dimanche 8 mars 2009

Une liste assez terne. Et sans grande diversité dans les profils

1) Quand j'ai pris connaissance de la liste des 20 ou 24 candidats "éligibles" aux Européennes, je me suis rendu compte que je n'avais jamais entendu parler de la moitié d'entre eux.

Et je n'évoque même pas le cas de ceux qui figurent sur les listes, en 4 ou 5 ème position (et qui pourraient devenir eurodéputés un jour).
Pourtant, je pensais avoir une vague idée du personnel politique du PS ...

J'ai regardé en vitesse à quoi ressemblent les eurodéputés en seconde et troisième position et qui risquent de nous représenter à Bruxelles
Eric Andrieu : Vice-Président du Conseil Régional de Languedoc-Roussillon, Premier Secrétaire Fédéral PS de l'Aude, Maire de Villerouge-Termenès
Cécile Jonathan: Adjointe au maire de Tours en charge de la petite enfance, la jeunesse, la famille, la santé et les handicapés, secrétaire de la section de Tours-Sud.
Alain Calmette : Conseiller général du Canton d'Aurillac, Vice-président de la Communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac
Estelle Grelier : Vice-présidente Région : Haute-Normandie Enseignement
Sylvie Guillaume: 4e Adjointe au Maire de Lyon, Conseillère du 9e arrondissement, Conseillère régionale
Ericka Bareigts, adjointe au maire de Saint-Denis et présidente de la communaute intercommunale du nord de la reunion
Patrice Tirolien. 6 ème vice-président du Conseil régional., maire de Grand-Bourg (Ile de Marie-Galante, Antilles)

Deux types de profil : des élus qui conjuguent plusieurs mandats locaux et des élus qui exercent aussi des responsabilités au PS.

Se démettront ils de leurs mandats locaux et de leurs responsabilités fédérales pour se consacrer pleinement à leur mandat européen ?

Bref : une liste assez terne. Et sans grande diversité dans les profils.

2) Après tout, l'euro-député Gilles Savary a suivi le même parcours : président du conseil général de Gironde de 1988 à 1992, conseiller communautaire à la Communauté urbaine de Bordeaux, conseiller régional et vice-président du conseil régional d'Aquitaine, puis député européen en juin 1999.

Malgré le cumul des mandats, il s'était révélé comme un excellent eurodéputé. Cela n'a pas d'ailleurs pas pesé dans la décision de ne pas le reconduire.

L'analyse qu'il fait de son éviction est d'une lucidité effrayante :

"Un autre enseignement que je livre à l’attention des futurs Députés européens socialistes, c’est qu’à de très rares exceptions près, on ne peut pas être un Parlementaire européen conséquent et prétendre durer. Tout simplement parce que l’un dépend de la présence en Commissions Parlementaires à Bruxelles, et l’autre d’un incessant grenouillage au siège du Parti, les mêmes jours, les Mardi et Mercredi…Etre en Cour à Paris signifie l’insignifiance à Bruxelles et vice et versa… Du coup, les Français subissent l’Europe, laissant à d’autres le soin de la faire."
3) La liste concoctée laborieusement par la direction est médiocre.

Mais je ne vois pas ce qui permet de penser que ses détracteurs en auraient composé un meilleure.

samedi 7 mars 2009

La cruelle comptabilité de Jean Quatremer

Disons-le tout net : le PS, pourtant dirigé par la fille de Jacques Delors, montre une nouvelle fois que l’Europe reste largement étrangère à sa culture interne. Comme l’a montré la composition des listes le week-end dernier, pour lui, les élections européennes sont juste un moyen de récompenser les affidés des différents courants qui le composent, sans tenir aucun compte de la compétence des futurs élus.

On peut même dire que la compétence peut se retourner contre celui qui en est doté, comme en témoigne l’éviction de Gilles Savary, l’un des rares socialistes français à peser à Strasbourg (qui peut dire merci à Vincent Peillon et David Assouline).

Certes, le PS n’est pas le seul dans ce cas, l’UMP n’ayant pas donné une meilleure image de son engagement européen en évinçant brutalement l’excellent Alain Lamassoure de la tête de liste du sud-ouest au profit du pâlichon Dominique Baudis qui n’a laissé aucun souvenir de son précédent passage à Strasbourg. Nicolas Sarkozy qui plaidait pour que la France « envoie les meilleurs » au Parlement européen n’a ni donné l’exemple, ni été entendu par ses adversaires. Après cela, étonnez-vous que la France n’ait guère d’influence au Parlement européen.

Sur les 31 députés socialistes sortants, on n’en retrouve que 11 en position éligible, les socialistes ne comptant guère rééditer leur exploit électoral de 2004 : s’ils ont une vingtaine d’élus, ils pourront s’estimer heureux. Soit, quand même, 20 sortants sur le carreau.

PS et Européennes : la conjuration des médiocres

vendredi 6 mars 2009

Libération : Au PS, «on touche le fond» sur les européennes

«On touche le fond». Les mots du député européen de Gironde Gilles Savary donnent une idée du malaise au PS. Du moins chez certains élus, principalement locaux, après la constitution des listes pour les européennes. Savary fait partie de ces sacrifiés, ces sortants sortis par la direction du PS. Il dénonce un parti «au discours schizophrène sur l’Europe. On assène des leçons puis on considère le Parlement européen comme un mandat d’attente, un lot de consolation ou une récompense de congrès…»

On croyait le Parti socialiste sorti des affres du congrès de Reims avec l'entrée des royalistes dans la direction. Il n’en est rien. Le malaise est là, de nouveau. Avec le maire de Lyon Gérard Collomb en fer de lance de la fronde. Sur son blog, il a publié un texte (critiqué localement) pour dénoncer les décisions des «camarades de la direction, souvent juge et partie», et une démocratie bafouée. Lui voulait imposer pour la liste Sud-Est son candidat, maire de la mairie du 3e arrondissement de Lyon. On lui colle Vincent Peillon, royaliste… comme lui. Mais certains attelages de Congrès se brisent dans de telles circonstances.

«Avant que ça ne dégénère...»

On compte parmi les premiers signataires plusieurs présidents de région: Jean-Jacques Queyranne (Rhônes-Alpes), Jean-Yves Le Drian (Bretagne), Jean-Paul Denanot (Limousin) ou François Patriat (Bourgogne). Strauss-kahnien d'origine, soutien de Moscovici pour le Congrès, il appelle les militants de Bourgogne - qui doivent comme tous les autres se prononcer le 12 mars sur la constitution des listes - à voter contre. «Avant que ça ne dégénère, je dis que si on continue à régler les choses en fonction des courants issus du congrès de Reims, on va vers de graves désillusions», avertit François Patriat. J’ai le sentiment d’avoir à légitimer le sort d’une partie de poker entre quelques-uns».

Gilles Savary n’a pas de mots assez durs pour qualifier «la méthode» de la direction. «C’est un fonctionnement en bande, en tribu qui prévaut». «C’est un verrouillage d’appareil comme on en a rarement vu», tonne Malek Boutih, royaliste, comme le député européen de Gironde. «C’est un parti qui fonctionne autour d’un groupe de quatre-cinq personnes, comme si on était un groupe d’extrême gauche, qui ne cherche pas de compromis, qui croit que le passage en force est une méthode».

Savary: «Peillon m’a clairement immolé»

Le député européen de Gironde n’oublie pas son camarade Peillon, à ses yeux en partie responsable de son sort: «Il m’a clairement immolé, il m’a descendu»… «Peillon, ils l’ont pris à la gorge en lui disant qu’il n’avait pas le choix. La direction a joué des lâchetés, des peurs des uns et des autres», analyse Boutih. Et Aubry ? «Elle m’avait assuré que j’étais dans son carré d’as de quatre sortants, glisse Savary. Aujourd’hui, alors que c’est chaud, elle est, au moment où je vous parle, au Maroc! Ça doit être ça faire de la politique autrement». Il continue sa diatribe: «Martine Aubry a bétonné le Nord, puis laissé quelques petits marquis se servir dans le reste de la France. Le parti se décompose».

Plus froidement, le président de la communauté urbaine de Bordeaux, Vincent Feltesse, lui aussi royaliste et signataire du texte, décrit «un malaise assez profond, une déconnexion entre la direction et les territoires locaux. On retrouve le pire des anciennes règles du parti. Sur Savary, c’est hallucinant. On "blackboule" l’un des meilleurs députés européens».

«On touche au cœur du fonctionnement d’un parti: les élections»

Le malaise serait donc profond. «Ce qui se passe, ce n’est pas la reformation de la ligne claire (grands élus de province auteurs d’une contribution pour le congrès ndlr), ce serait caricatural», selon Vincent Feltesse. «Ce n’est pas qu’une révolte des gros barrons», confirme Malek Boutih, qui pointe ceux qu’il dénonce comme responsables: «Aubry, Cambadélis, Bartolone et Lamy, voilà le quatuor (qui décide). Le but : essayer un passage en force pour 2012, au bénéfice de Martine Aubry».

Grippé, l’appareil socialiste serait au plus mal: «Ce système de verrouillage fissure de l’intérieur le parti, selon l’ex-président de SOS-racisme. La réalité, c’est qu’on touche au cœur du fonctionnement d’un parti: les élections. On touche au seul point qui reste commun aux socialistes».

Libération : Au PS, «on touche le fond» sur les européennes

Gilles Savary : pourquoi je ne suis pas candidat au Parlement Européen ou « mon parti m’a tuer »

"Contre toute probabilité, le Parti Socialiste ne m’a finalement pas investi en position éligible sur la liste de ma circonscription européenne du grand Sud-Ouest. Il n’y a pas dans ce non-événement matière à compassion, spécialement à une époque où nos compatriotes sont confrontés à des problèmes et à des difficultés autrement graves et angoissantes.

Mais à en juger par le nombre de réactions stupéfaites et interrogatives qui m’ont été adressées, il apparaît que les mieux informés et les plus sagaces observateurs n’ont pas idée de la façon dont fonctionne un grand parti de gouvernement dans la France en crise de ce début de siècle…

A cet égard, la relation de mon éviction ne sera pas inutile à leur culture générale et accessoirement, à un minimum de transparence démocratique. (...)

Ce qu’il faut retenir de cette histoire, c’est qu’au Parti Socialiste, ce sont des coalitions obscures d’apparatchiks et de féodaux qui en imposent désormais aux grands leaders optiques du Congrès de Reims, confondants d’impuissance… !

Un autre enseignement que je livre à l’attention des futurs Députés européens socialistes, c’est qu’à de très rares exceptions près, on ne peut pas être un Parlementaire européen conséquent et prétendre durer. Tout simplement parce que l’un dépend de la présence en Commissions Parlementaires à Bruxelles, et l’autre d’un incessant grenouillage au siège du Parti, les mêmes jours, les Mardi et Mercredi…Etre en Cour à Paris signifie l’insignifiance à Bruxelles et vice et versa… Du coup, les Français subissent l’Europe, laissant à d’autres le soin de la faire.

la suite : Leçon de chose politique : pourquoi je ne suis pas candidat au Parlement Européen ou « mon parti m’a tuer »

lundi 2 mars 2009

Dernière ligne droite pour les listes : le récit de Gérard Collomb

Le bureau exécutif chargé d’examiner le texte du projet européen du PS et la liste des candidats était convoqué à 17h.

A 17h, seuls les membres de "base" du bureau sont au rendez-vous. A 17h30, on leur annonce que la commission électorale n’a pas terminé ses travaux. Pendant ce temps, cette dernière discute. Mais surtout, ça négocie dur dans les différents bureaux !

18h30, toujours pas de bureau national. Aux esseulés qui commencent à s’impatienter, on annonce que le bureau national n’aura lieu qu’à 21h. Une demi-heure après, on leur dit que, finalement, ce sera plutôt 21h30.

Les plus accrochés restent sur place (au cas où !). Les permanents compatissants viennent alors leur proposer un petit buffet. Les plus confirmés dans la Solferinologie ont, quant à eux, déjà gagné les restaurants alentours. A 22h, ils reviennent, prêts à affronter la nuit.

Le BN commence enfin… mais par une déclaration : il n’y a toujours pas d’accord, la commission va se réunir à nouveau. Une heure après, toujours rien. Avant que les derniers cafés ne ferment, les isolés du bureau exécutif vont par petits groupes prendre un verre Bd St-Germain. Retour trois quarts d’heure après. Il est presque minuit : les listes ne sont toujours pas constituées.

Vers 1h15 : la direction décide, "qu’en attendant", on va discuter du texte du Projet pour l’Europe.

Le projet est alors distribué aux membres du BN qui, pour la plupart, le découvrent. Un coup d’œil sur le texte donc, et le débat s’engage !

Il tournera essentiellement autour d’une trouvaille sémantique forte qui, au dire des différents dirigeants de courant, a permis de faire l’accord sur le texte entre ceux qui sont pour une politique protectionniste et ceux qui pensent que l’Union Européenne doit fonctionner comme un marché unifié.

Cette trouvaille sémantique se résume en une formule : "une politique de juste échange". Pour ceux qui se demanderaient en quoi consiste exactement une "politique de juste échange", l’explication vient immédiatement après : "la politique de juste échange", c’est "une politique européenne commerciale ajustée".

Certes, certes ! Qui pourrait dire le contraire ? Si la politique commerciale européenne est "ajustée" l’échange ne peut être que "juste". Et si l’échange est "juste", la politique commerciale européenne est forcément "ajustée". CQFD !

C’est ce qu’en grammaire on appelle une tautologie, ou plus simplement, une redondance et qui repose sur l’affirmation, non sur l’analyse.

Interviennent alors les débats de fond sur ce sujet fondamental. Cela nous mène jusqu’à 2h du matin ! Heure à laquelle un émissaire de la commission nationale entrouvre la porte de la salle François Mitterrand pour nous annoncer qu’on en est à la discussion "sur les fins de listes".

Les plus impatients se disent que, cette fois, on en a bientôt fini. On recommence un petit morceau de débat pour meubler… Pourtant à 2h30, le même émissaire nous informe qu’on s’est bien mis d’accord "sur les fins de listes", mais qu’il n’y a par contre, pas d’accord "sur les débuts de liste". D’ailleurs, il ne pourra pas y en avoir dans l’immédiat puisqu’un des principaux protagonistes est parti… se coucher !!!

La suite : " Petite leçon d’histoire sur la désignation des listes européennes "

samedi 28 février 2009

Le Conseil national du PS a entériné les listes pour les élections européennes

Le Conseil national du PS a entériné par une très large majorité (189 voix pour, 14 contre et 18 abstentions), les listes pour les élections européennes qui seront soumises au vote des militants le 12 mars prochain. Un texte plate-forme, socle de départ du programme des socialistes pour ces élections, intitulé Donner une nouvelle direction à l'Europe, a également été présenté après avoir été voté par le Bureau national.

dimanche 15 février 2009

Précampagne socialiste sur Facebook

A l’approche des européennes, les candidats à la candidature se tournent vers Facebook pour agréger leurs soutiens dans les âpres batailles d'appareil pour la désignation. Au Modem, mais aussi au PS.

Safia Otokoré, qui vise une place éligible dans le Grand Est, a créé sur Facebook un comité de soutien.

Deux groupes ont vu le jour sur Facebook. Un premier pour contester la procédure opaque de désignation et demander que les militants puissent choisir celui qui celle qui conduira la liste régionale: Un vote pour désigner les têtes de liste aux élections européennes.

Un second pour appuyer le changement des règles de désignation des candidats PS aux Européennes annoncé par Martine Aubry. "Martine Aubry organise un formidable appel d'air, puisque ce dispositif signifie que tous nos grands élus (présidents de région, de conseils généraux, de grandes villes, nos parlementaires nationaux) sont appelés à exercer leur mandat jusqu'au bout, à temps plein, sans céder à la tentation européenne".Soutenons la révolution Aubry pour choisir les candidats PS aux euro.